Ce livre je l’avais déjà lu quand j’étais au collège et je l’avais beaucoup apprécié même si certains aspects m’étaient passés à côté. J’ai voulu le relire il y a quelques temps, avec un regard d’adulte, plus mature.
Dans ce roman, l’auteure nous raconte un moment de sa jeunesse, son adolescence avec l’anorexie qui l’a accompagné. A 13 ans, Valérie Valère est internée de force dans un hôpital parisien. Elle se retrouve cataloguée au pavillon des enfants fous et est traitée comme telle. Elle qui portait déjà un regard mature sur le monde va devoir grandir très vite pour se sauvegarder. Elle va être confrontée aux traitements pour malades mentaux, à l’isolement, à l’incompréhension de tout son entourage. Aux sentiments négatifs qu’elle a envers elle-même vont s’ajouter le dégout des adultes. Ce sont, selon elle, des personnes sans cœur, hypocrites, dures et méchantes juste pour le plaisir de l’être. Elle nous raconte, au fil de ses souvenirs, son enfance et la raison de son mal-être qui la conduit à s’autodétruire.
Le style du livre est très haché, rythmique avec énormément de répétitions de mots, de phrases. On sent qu’il n’a pas été écrit avec raison mais avec de l’émotion, de la colère afin de vraiment nous faire ressentir tout ce qu’elle a vécu lors de son enfermement. On est pris, happé par Valérie Valère et on l’accompagne, on se révolte avec elle. Au final, ce style brut peut être difficile à lire et peut nuire à la compréhension purement textuelle.
Ce livre me bouleverse et me révolte à la fois. Je me demande comment peut-on traiter des personnes malades comme ça. Et comment peut-on croire qu’avec de pareilles méthodes ces personnes-là sont guéries ? Car oui Valérie Valère s’est suicidée quelques années après son internement. Donc je recommande à tout le monde, un jour, de lire un des livres qu’elle a écrit car elle a un style unique, vivant et que c’est une auteure à découvrir.
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